J’ai écrit il y a quelques temps un article qui te proposait quatre étapes pour apprendre à s’aimer. Avec le recul, je me rends compte qu’avant même de pouvoir apprendre à s’aimer, la première étape est d’apprendre la bienveillance envers soi-même. La bienveillance, c’est un concept, un mot qui est devenu très à la mode ces derniers temps, mais qu’est-ce qu’il implique vraiment ? Qu’est-ce que la bienveillance, comment l’apprendre et l’appliquer à soi-même ?
Selon Wikipédia, le mot bienveillance est “la disposition affective d’une volonté qui vise le bien et le bonheur d’autrui”. Tout un programme ! C’est une définition qui me convient bien, à un détail près : pourquoi seulement d’autrui ? Ne peut-on pas souhaiter notre propre bien et notre propre bonheur ?
Il existe une analogie bien connue dans le monde du développement personnel que je trouve particulièrement pertinente. Lorsque tu es dans un avion, il te paraît complètement sensé de mettre ton propre masque à oxygène avant de pouvoir aider les autres. Si tu n’arrives plus à respirer toi-même, il est évident qu’il devient impossible de t’occuper correctement des autres. C’est exactement la même chose dans la vie. À mon sens, il est très difficile d’être bienveillant / aimant / encourageant… avec les autres si on ne l’est pas avec soi-même pour commencer. Alors voyons un peu ensemble comme apprendre la bienveillance envers soi-même.

Les pré-requis pour éprouver de la bienveillance envers soi-même
Examiner nos pensées
Je crois que je n’aurais de cesse de rappeler l’importance de nos pensées. Les pensées qui tournent en boucle dans notre cerveau finissent par être intégrées comme nos croyances. Les pensées que l’on a envers nous-même sont donc d’autant plus importantes. Pour apprendre la bienveillance envers soi-même, il est important d’être consciente des pensées que tu te portes. Dès que tu remarques une pensée envers toi-même qui ne t’apporte ni bien-être ni bonheur, note-la. Examine-la. Pourquoi est-ce que tu penses ça de toi-même ? Qu’est-ce que tu penses exactement et exhaustivement sur le sujet ? Va jusqu’au bout de ta pensée pour pouvoir identifier d’où elle vient et ce qu’elle implique.
Il n’est pas question ici de savoir s’il est bien ou mal de penser cela. Mais juste de prendre vraiment conscience de ce que tu penses et pourquoi. Donc écris tout ce que tu as à écrire, à dire, à penser sur le sujet jusqu’à ce que tu arrives au bout. L’écriture a un pouvoir cathartique qui te permettra peut-être d’exorciser cette pensée. Mais cela te permettra surtout de te rendre compte de choses dont tu n’as peut-être pas conscience. Tu vas peut-être te réaliser par exemple que si tu n’aimes pas un trait de ton physique, c’est à cause d’une réflexion déplacée d’une personne il y a des années et que tu croyais avoir oublié.
S’éloigner de tout jugement
C’est dans la nature humaine de porter un jugement sur les choses. C’est n’est d’ailleurs pas nécessairement quelque chose de négatif. Mais quand il s’agit de nous-même, nous avons généralement tendance à nous juger de manière dure et, bien souvent, négative. Pour apprendre la bienveillance envers soi-même, on a besoin de s’éloigner de ces jugements que l’on se porte.
Il est important que tu gardes en tête l’idée que l’on fait tous de notre mieux. Toi y compris. Quelques soient les choix que nous faisons, chacun d’entre nous fait toujours ce qui lui paraît être le meilleur, à un instant T, avec les connaissances dont il dispose. On a souvent tendance à croire que les autres font toujours mieux, on se traîne ce petit (grand ?) complexe d’infériorité.
Il est évident que le meilleur que l’on puisse faire ne ressemblera pas à la même chose pour tout le monde. Mais chaque décision que tu as prises jusqu’à aujourd’hui, tu les as prises en pensant que c’était le meilleur choix possible à faire. Et peu importe l’issue de ces choix finalement. Si elle est ce que tu attendais, c’est merveilleux. Si ce n’est pas le cas, tu as ainsi acquis de nouvelles connaissances qui te permettront par la suite de faire un meilleur choix. Ne porte donc pas de jugement négatif sur toi-même en te disant que tu aurais pu / dû faire mieux. À cet instant T, tu as fait exactement ce qui était en ta capacité pour aller vers le résultat souhaité.

Changer son regard sur soi
Apprendre l’indulgence
Du point précédent découle directement celui-ci. Si tu as fait tout ce qui était en tes capacités pour obtenir le meilleur résultat possible, alors il n’y a aucun raison de te reprocher l’issue de ces choix. Tu ne peux pas te reprocher les paramètres extérieurs. Que ce soit un autre candidat à un poste, un mauvais temps lors de l’organisation d’un événement ou même un manque de connaissance de ta part. Si tu n’avais pas les connaissances, tu ne pouvais pas faire différemment. Ton rôle à présent est de reconnaître ces paramètres extérieurs et de les prendre en compte. Comment peux-tu mieux te préparer qu’un autre candidat ? Comment peux-tu organiser ton prochain événement en prenant en compte le mauvais temps ? Que dois-tu apprendre de nouveau pour la prochaine fois ?
Apprendre la bienveillance envers soi-même, c’est accepter que les détours, les contretemps et les erreurs font partie du chemin. Ils sont les enseignements qui nous font grandir. Ils sont nécessaires. Alors sois indulgente avec toi-même quand tu les rencontres. Et remercie-les même ! C’est eux qui te permettront d’être plus avisée. Accepte également de te regarder avec les yeux d’une amie. On a en général plus d’indulgence pour nos amis que pour nous-même. Alors quand tu sens que tu deviens dure avec toi-même, prends quelques secondes de recul sur tes pensées. Est-ce que c’est ce que tu penserais d’une amie dans cette exacte situation ? Il est probable que non alors pourquoi penser ça de soi-même ?
On n’oublie souvent une chose, c’est que quoi qu’il arrive, on va passer le reste de notre vie avec nous-même. Il serait quand même bien dommage de passer tout ce temps en conflit avec soi-même ! Alors oui, apprendre à s’aimer un peu plus tous les jours est indispensable à mon sens. Et pour ça, apprendre la bienveillance envers soi-même est un prérequis.
Après tout, ne penses-tu pas que tu mérites le bien et le bonheur ?
Pour passer à l’action et apprendre la bienveillance envers soi-même
Dès que tu te surprends à être dure envers toi-même, attrape ton carnet de notes et prends 5 / 10 / 30 minutes si besoin pour vider toutes les pensées que tu as à ce sujet. Comme un enfant pourrait le faire, demande-toi toujours “pourquoi”. “Pourquoi est-ce que je pense ça” jusqu’à arriver à épuisement des tes pensées. Prends ensuite conscience que, par le passé, quoi que tu te reproches, tu as toujours fait de ton mieux. Cherche des exemples de cela plutôt que du contraire. Si tu fais l’effort de chercher ces exemples, ton cerveau les gardera en tête pour la prochaine fois où cette pensée surviendra. Et enfin, parle-toi comme à une amie. Ecris tout ce que tu répondrais à une amie si elle t’énonçait toutes ces choses si dures que tu te reproches.
Tout ceci n’est bien sûr pas évident mes douces, c’est un travail du quotidien. Mais un travail qui en vaut grandement la peine ! C’est même certainement une des choses les plus importantes que tu puisses faire pour toi. Et pour les personnes qui t’entourent. Sois indulgente avec toi-même dans ce parcours, tu y arriveras, c’est certain.
A très bientôt.
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