Nous vivons dans une société qui glorifie la minceur, les muscles, la peau lisse et la jeunesse. Ce qui peut rendre difficile d’accepter son corps quand on ne coche pas toutes ces cases. Parfois même quand on les coche toutes d’ailleurs. Et pourtant, ce corps avec lequel on peut si facilement être en conflit est le seul endroit où nous devons passer notre vie entière. Quelle tristesse de se battre en permanence contre lui !
Accepter son corps, se réconcilier avec lui, exactement tel qu’il est est essentiel pour mener une vie épanouie. Cela ne signifie pas se résigner à ce qu’il n’évolue jamais. Mais s’accepter telle que l’on est aujourd’hui est une condition sine qua non au bonheur. Dans cette optique, la pratique du yoga peut être un excellent support, par bien des aspects. Tout simplement parce que pour accepter son corps, il est important de l’écouter et de le comprendre. Voyons ça ensemble !
Comment le yoga nous apprend à accepter son corps
Apprendre à ressentir plutôt qu’à regarder
Il peut être difficile d’accepter son corps dans notre société de l’image. On s’attache beaucoup à regarder ce qui nous entoure, les médias, le corps des autres, et même le nôtre avec un œil critique, sans s’attacher à savoir ce qu’il ressent. On est souvent bien trop dans la comparaison avec l’extérieur pour prendre le temps d’écouter l’intérieur. Comme cette douleur dans le dos ou la nuque par exemple. Ou comme la sensation de faim et de satiété. Notre corps nous envoie généralement les signaux de ce dont il a besoin. C’est à nous qu’il revient d’apprendre à les écouter, à les entendre. Et pour entendre, il faut généralement faire un peu de silence autour de nous.
Apprendre à ressentir est l’un des aspects essentiels de la pratique du yoga. Si tu as déjà mis les pieds dans un studio de yoga, tu as dû te rendre compte qu’il n’y avait aucun miroir dans la salle. Il n’y a pas de miroir car ce que l’on cherche, c’est être à l’écoute de son corps. Qu’est-ce qu’il se passe dans telle posture ? Quels muscles s’engagent ? Suis-je bien alignée ? Ce sont généralement des choses auxquelles on ne prête pas attention dans la vie de tous les jours, ni même dans d’autres pratiques physiques.
Et pourtant, écouter ses ressentis est un excellent moyen de commencer à accepter son corps. Tout simplement parce que cela nous permet de nous rendre compte que ce corps est un magnifique outil, vivant, qui respire, qui vibre, qui ressent. S’attacher à ressentir plutôt qu’à regarder nous aide à porter une meilleure attention à notre corps et à son fonctionnement. Cela nous aide à nous reconnecter à lui, à être plus à l’écoute de ses besoins et ainsi, plus en harmonie. Un premier pas pour apprendre à s’aimer !
Travailler sur la gratitude
Il y a de fortes chances que, malgré les reproches que tu fais à ton corps, tu sois tout de même chanceuse d’avoir le corps que tu as. Chanceuse d’être (relativement peut-être ?) en bonne santé. Valide. Chanceuse de pouvoir pratiquer une activité telle que le yoga pour entretenir ce corps. Sans aller chercher dans le mélodramatique, ce n’est pas donné à tout le monde.
Il est facile de prendre pour acquis ce que l’on a toujours eu. Deux jambes, deux bras, un corps qui fonctionne correctement. Mais quelle chance cela reste-t-il ! Prendre le temps d’être reconnaissante pour ces belles choses est primordial. Quelle douleur ce serait de ne plus pouvoir en profiter ! Prends quelques instants pour apprécier et remercier ce corps qui t’entraine dans tes aventures et vers tes rêves tous les jours.
Aller un peu plus loin
Reprendre possession de son corps et de ses capacités
En ressentant, on se familiarise à nouveau avec notre corps, avec ses capacités. Dans le yoga, on va chercher à se réapproprier son corps, à l’habiter de nouveau de manière consciente. Chaque mouvement, chaque asana est effectué en pleine conscience. Chaque respiration est importante. Il n’est pas simplement question de faire tel mouvement en repensant à la journée qui vient de s’écouler. Mais plutôt de faire chaque mouvement en gardant toute notre attention à l’instant présent. Être dans la pleine conscience.
On veut ainsi se réapproprier chacun de nos gestes. Reprendre contact avec les capacités du corps, ses limites, sa zone de confort. Il est important de se rendre compte de tout ce que notre corps est déjà capable de faire au quotidien et il est bon de le garder en tête. Mais sur le tapis, chaque mouvement est expression, liberté, quelque soit l’étendue possible du mouvement. Il est nécessaire que l’on se détache de la notion de perfection et de performance pour accueillir ce qui est possible.
Étendre sa zone de confort
Notre corps est souvent capable de plus qu’on ne le croit. Mais cela demande du temps. A force d’attention envers lui, on est capable de l’amener plus loin. On est capable d’étendre sa zone de confort, du moment où les gestes sont faits avec attention et dans le respect de l’intégrité du corps. Quel coup de boost pour accepter son corps que d’être capable d’aller plus loin que ce que l’on croyait possible !
Avec le temps, avec la pratique, on finit par prendre confiance en ses capacités. On acquiert plus de stabilité, plus d’aisance, plus de confort dans les postures. Les pratiquants sont ainsi capable de tester des postures plus “challengeantes”, qui demandent engagement et stabilité. Et la lueur dans les yeux d’une personne qui réussi à tenir quelques secondes en équilibre sur les mains par exemple n’a pas de prix ! La fierté ressentie est immense. Et de ma jeune expérience de transmission, je constate que de bons alignements et une grande écoute de son corps rendent la plupart des postures “accessibles”. Attention, je n’ai pas utilisé le mot “facile” !
Évidemment, il n’est pas nécessaire de réussir ce genre de posture pour se sentir fier de sa pratique. Quelques soient les postures abordées, constater une meilleure aisance ou une progression dans les sensations permet d’accepter son corps chaque fois un peu plus.
Le chemin vers l’acceptation de son corps peut être long et difficile. Mais c’est un chemin qu’il est si merveilleux d’emprunter. Et l’une des pierres vers l’acceptation de soi, puis la réalisation de soi. Comme toujours, sois indulgente avec toi-même ma douce, prends ton temps mais décide qu’à partir d’aujourd’hui, ton corps, ton temple, tu l’aimeras tous les jours un peu plus.
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